La démocratie en état de siège : l'UE doit agir maintenant face à l'intensification des menaces
Auteur : Hugues Stéphane Beaudouin
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Aujourd'hui, à l'occasion de la présentation du document de travail du rapporteur de la commission spéciale sur le bouclier européen de la démocratie (EUDS), Renew Europe a présenté ses priorités.
Renew Europe estime qu'il est urgent d'agir car l'Union européenne est confrontée à des campagnes étrangères sophistiquées de manipulation de l'information et d'ingérence qui exploitent les vulnérabilités numériques pour saper les fondements de la démocratie.
Ces attaques hybrides mêlent cyberattaques, manipulation des médias sociaux et désinformation pour éroder la confiance dans les institutions et polariser l'opinion publique.
Renew Europe agira en faveur de la création d'un Fonds européen pour l'intégrité de l'information afin de soutenir le journalisme de qualité et d'aider les citoyens à identifier les contenus trompeurs.
Nathalie Loiseau (Horizons, France), présidente de la commission spéciale EUDS, a déclaré :
« Lorsque le journalisme est menacé, la démocratie est en danger. Protéger la liberté, le pluralisme et l'indépendance des médias et veiller à ce que l'intégrité de l'information soit préservée sont des obligations qui s'imposent plus que jamais pour défendre nos démocraties en Europe ».
Une information de qualité est un élément vital de la démocratie. Nous insistons sur le fait qu'il est indispensable de mettre en place dans notre espace numérique des garde-fous solides qui protègent une information fiable et indépendante. Tout comme nous réglementons d'autres secteurs pour protéger les citoyens, nous devons établir des normes claires dans notre espace numérique d'information. La mise en œuvre des outils juridiques existants représente une étape essentielle vers la création d'un environnement d'information où les citoyens peuvent prendre des décisions éclairées sur la base de sources dignes de confiance.
Helmut Brandstätter (NEOS, Autriche), coordinateur Renew pour la commission spéciale EUDS a déclaré :
« Les citoyens européens méritent de savoir ce qu'ils consomment dans le paysage médiatique, car tout ce qui est présenté comme des informations ne répond pas aux normes journalistiques. Tout comme les consommateurs ont le droit de savoir s'ils achètent un vrai jus de fruit ou une boisson sucrée avec un arôme artificiel, les consommateurs de médias devraient être en mesure de faire la distinction entre des reportages basés sur des faits et des opinions ou des divertissements déguisés en informations ».
Nos priorités incluent un contrôle strict de la mise en œuvre du règlement sur les services numériques - la pierre angulaire de la défense de l'Europe contre les menaces numériques - et du règlement sur la liberté des médias.
Des données récentes faisant état de 1 548 violations de la liberté de la presse touchant plus de 2 500 professionnels des médias soulignent l'urgence de mettre en œuvre les protections établies dans le règlement européen pour la liberté des médias.
Nous demandons de meilleurs outils européens pour lutter contre la désinformation, une meilleure coopération entre les organes et institutions européens, la protection des infrastructures critiques, la responsabilisation des plateformes en ligne et des mesures plus strictes contre les campagnes de manipulation à grande échelle. Les récentes enquêtes sur des géants de la technologie comme TikTok mettent en évidence le besoin urgent d'une application rapide de la loi pour protéger l'intégrité électorale.
Helmut Brandstätter a conclu : « Le monde est à la croisée des chemins : la démocratie est en déclin, tandis que des régimes autocratiques mènent des guerres et diffusent de la désinformation. Afin de défendre et de renforcer notre démocratie européenne, nous devons lutter contre la désinformation, l'ingérence électorale et les attaques contre nos infrastructures critiques, renforçant ainsi la liberté d'expression, les droits de l'homme et les autres valeurs de l'UE ».

