Le PPE rompt à nouveau son propre cordon sanitaire avec l’extrême droite en commission des libertés civiles du Parlement européen
Auteur : Vincent Stuer
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Hier, au sein de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, le PPE a de nouveau rompu le cordon sanitaire en collaborant avec les groupes d’extrême droite des Patriotes (PfE), des Conservateurs (CRE) et des Souverainistes (ESN) pour faire passer deux textes particulièrement sensibles en matière de migration. Le PPE s’est attribué le rapport sur le règlement relatif aux pays tiers sûrs, tout en cédant celui sur le règlement relatif aux pays d’origine sûrs aux conservateurs du CRE — une décision sans précédent.
Fabienne Keller, coordinatrice de Renew Europe (Renaissance, France), appelle le PPE à revoir sa stratégie et à revenir au centre de l’échiquier politique :
« Lors de la conférence du PPE à Valence, le parti a réaffirmé son principe de non-coopération totale avec l’extrême droite. C’est aussi ce que prévoit l’accord de coalition en Allemagne.
Aujourd’hui, nous constatons une nouvelle fois que cette position n’est pas respectée au Parlement européen. On l’a vu avec l’échec de l’organisme d’éthique, les attaques concertées contre les ONG, et plus récemment, l’abandon de la directive sur l’écoblanchiment.
Mais ce qui est particulièrement choquant, c’est de voir une telle coopération se concrétiser aussi ouvertement, sur un sujet aussi complexe et sensible que la migration et l’asile.
J’en appelle au PPE : revenez au centre de l’échiquier politique — à la coalition pro-européenne sur laquelle repose le programme de la Commission, et qui reste la seule chance d’offrir aux citoyens une Europe plus forte. »
