Les menaces américaines contre la souveraineté numérique européenne sont inacceptables
Auteur : Catherine Laurence Martens-Preiss
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Renew Europe rejette fermement les dernières déclarations du président américain sur les marchés ouverts et rappelle la pleine autonomie législative de l’UE. La liberté d’expression est garantie en Europe, et nous attendons du président Trump qu’il la protège dans son propre pays avant de nous donner des leçons. L’Europe ne réécrira pas ses lois sous la menace. Le DSA et le DMA sont non discriminatoires, favorables à la concurrence et ils sont là pour rester.
Renew rappelle que le Parlement européen dispose d’un puissant bouclier législatif. Notre institution peut et saura bloquer tout affaiblissement de la protection des consommateurs ou des règles de concurrence.
Valérie Hayer, présidente de Renew Europe, a déclaré :
« Le corpus de règles européenne sur le numérique protège les consommateurs et les marchés ouverts. Il ne vise aucun pays ni aucune entreprise. Les menaces de tarifs punitifs ou de chantage à l’exportation ne modifieront pas la législation européenne. Nous sommes prêts au dialogue avec les États-Unis — mais nous ne négocierons jamais la législation européenne sous la menace. Nos lois sont le fruit de notre processus démocratique européen, pas des menaces étrangère. Les alliés ne harcèlent pas leurs alliés. »
Si un partenaire adopte des mesures illégales contre l’UE, notre réponse sera ferme, proportionnée et fondée sur les règles — via l’OMC, les instruments européens d’application et anti-coercition et l’unité des États membres.
Sandro Gozi, député européen (Mouvement Démocrate, France), représentant de Renew Europe au sein du groupe de travail sur le DSA au Parlement européen, a déclaré :
« Si la Commission cédait aux pressions, nous pourrions bloquer, par la voie législative ordinaire ou par des actes secondaires, tout affaiblissement du DSA ou du DMA. Nous pouvons également recourir aux auditions, résolutions, leviers budgétaires et, si nécessaire, à des actions en justice devant la Cour pour défendre lea règles européennes en matière de numérique. Ces règles ne seront pas réécrites sous la menace. C’est une question de souveraineté et de liberté que nous devons tous défendre. »
En conséquence, nous attendons de la Commission européenne qu’elle rejette publiquement l’ultimatum sans plus attendre, qu’elle réaffirme que le DSA/DMA sont neutres vis-à-vis des technologies et des pays, et qu’elle engage avec les États-Unis des discussions structurées sur l’interopérabilité, le respect des procédures et la transparence de l’application.
Karin Karlsbro, députée européenne (Liberalerna, Suède), rapporteure permanente de Renew Europe sur les relations commerciales UE–États-Unis et vice-présidente de la commission du commerce international (INTA), a déclaré :
« L’objectif de l’accord tarifaire entre l’UE et les États-Unis était de créer de la stabilité. Les tentatives répétées de Trump de contrôler la législation européenne par des menaces tarifaires récurrentes sont inacceptables. Les deux parties doivent respecter l’accord si nous voulons le prendre au sérieux et le mettre en œuvre. »
Marie-Pierre Vedrenne, députée européenne (MoDem, France), coordinatrice de Renew Europe à la commission du commerce international, a souligné :
« Nous ne pouvons plus rester spectateurs face au chantage de Donald Trump. Qu’il remette en cause un accord déséquilibré qui était en sa faveur et s’attaque à nos règles numériques relève d’une agression économique. L’Europe ne doit ni subir ni céder : il est temps d’activer sans délai l’instrument anti-coercition. »


